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Lutte contre la triche au bac : le ministère passe à la vitesse supérieure

Alors que les épreuves du baccalauréat mobilisent chaque année des centaines de milliers de candidats à travers le Maroc, la lutte contre la fraude reste au cœur des priorités du ministère de l’Éducation nationale. Bien que le phénomène recule progressivement, les défis se complexifient avec l’émergence de nouvelles formes de triche technologique. Déterminé à préserver l'intégrité de cet examen national, le ministère de tutelle met en œuvre des moyens humains, logistiques et technologiques sans précédent. À la Chambre des conseillers, le ministre Mohamed Saad Berrada a détaillé justement les mesures déployées pour garantir des conditions d’examen justes, inclusives et à l’abri des infractions.

La guerre contre la triche aux examens du baccalauréat se poursuit, mais cette fois avec des armes plus affûtées. Dans ce sens, le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, Mohamed Saad Berrada, a affirmé hier devant les membres de la Chambre des conseillers que le phénomène de fraude aux examens connaît un recul progressif, signe d’une stratégie de dissuasion qui commence à porter ses fruits.

«La triche diminue d’année en année», a-t-il assuré, tout en reconnaissant que le véritable défi aujourd’hui réside dans les moyens technologiques de plus en plus sophistiqués utilisés par certains candidats : micros-oreillettes, téléphones miniatures ou autres dispositifs quasi indétectables. Face à ces nouvelles ruses, le ministère entend riposter avec des solutions techniques de pointe. «Si nous ne pouvons pas les détecter, nous allons créer des interférences pour les neutraliser», a prévenu le ministre.

2.700 cas de fraude enregistrés, mais chiffres en baisse

Dressant un tableau général de la situation actuelle au cours de la session en cours, le ministre a indiqué que 2.700 cas de triche ont été recensés, soit une baisse de 12% par rapport à l’année précédente. Une grande majorité de ces incidents concerne les candidats libres, un profil particulièrement surveillé. «Ce chiffre, bien qu’en diminution, reste préoccupant et nous oblige à renforcer encore les mesures de contrôle», a martelé le ministre.

Une session sous haute vigilance

Il convient de souligner qu’au total, 495.395 candidats se sont présentés cette année aux examens du baccalauréat, soit une légère augmentation de 2.000 élèves par rapport à l’an dernier. Parmi eux, 67% relèvent de l’enseignement public, 11% du privé, et 22% sont des candidats libres. Le taux de présence s’est établi quant à lui à 97% pour les candidats officiels, contre 64% pour les libres. Le ministre a par ailleurs souligné l’attention particulière accordée aux élèves en situation de handicap, qui sont au nombre de 21.454 cette année, dont 84% suivent leur scolarité dans des établissements d’enseignement, les autres étant candidats libres. Un dispositif spécifique a été mis en place pour 538 d’entre eux, afin de leur permettre de passer les épreuves dans des conditions adaptées à leurs besoins.

Des dispositifs sur mesure pour des candidats en situation spéciale

Les efforts d’inclusion se sont également étendus à des candidats venus de zones en conflit comme la Syrie, pour lesquels des sujets spécifiques ont été élaborés, ainsi qu’à des élèves de nationalités africaines et des détenus scolarisés dans les établissements pénitentiaires, au nombre de près de 2.000 cette année.

Une logistique nationale mobilisée

Par ailleurs et pour garantir l’équité et l’intégrité des épreuves, le ministère a mobilisé une logistique impressionnante : plus de 500 sujets d’examen ont été préparés pour couvrir l’ensemble des filières et situations particulières, grâce à la mobilisation de 50.000 enseignants pour la surveillance et 40.300 correcteurs qui auront à traiter près de 3,9 millions de copies.

Par ailleurs, plus de 3.000 salles d’examen ont été aménagées dans quelque 2.000 établissements scolaires à travers le pays, dans une opération qui requiert une coordination méticuleuse à l’échelle nationale. Le ministre s’est d’ailleurs félicité de ce dispositif, affirmant qu’il «a permis, année après année, de verrouiller le système, de garantir la transparence des épreuves et de prévenir toute fuite de sujets».

Une stratégie de modernisation continue

M. Berrada a enfin réaffirmé la volonté du ministère de moderniser en permanence l'organisation des examens, afin de s’adapter aux défis numériques et de garantir l’égalité des chances entre tous les candidats, quelles que soient leurs origines ou leurs conditions sociales.
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